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Les Kurdes une nouvelle fois mis à l’écart

22.01.2014
By Françoise Germain-Robin
Source: humanite.fr


Les Kurdes de Syrie, qui ont conquis de haute lutte leur autonomie, protestent contre leur éviction de Genève.
Parmi les grands absents de Genève, on compte les Kurdes qui, en Syrie, représentent pourtant, avec trois millions d’habitants, près de 15 % de la population. Nombreux à Damas et Alep, mais surtout le long de la frontière avec le Kurdistan de Turquie au nord et d’Irak à l’est, les Kurdes de Syrie présentent une particularité qui aurait dû les rendre incontournables pour parler de l’avenir de la Syrie : pendant la guerre civile qui ravage le pays, ils ont mis en place dans leur région le Rojava (Kurdistan occidental), trois zones autonomes où la population a pris en main la gestion des affaires publiques. Une libération qui a coûté très cher à ce peuple, soumis depuis toujours à la férule du régime de Damas dont il a réussi à se défaire par une résistance acharnée dans la première année du soulèvement populaire.

Le 19 juillet 2012, les forces syriennes étaient contraintes de se retirer de la ville de Kobane, puis, dans les semaines qui suivirent, des autres villes du Kurdistan.Une autonomie interne était mise en place, après la formation, sous l’égide du président du Kurdistan irakien Massoud Barzani, d’un Conseil regroupant les 11 partis du Conseil national kurde et le Parti de l’union démocratique (PYD), fer de lance de la lutte armée, tant contre les forces de Bachar Al Assad que contre les djihadistes.

Car, à peine le premier adversaire repoussé, les Kurdes ont dû faire face à l’offensive des différents avatars d’al-Qaida en Syrie. Pour Saleh Muslim Mohammed, président du PYD qui s’est confié à l’Humanité et dont nous publierons prochainement l’interview, « ces djihadistes sont envoyés par la Turquie hostile à toute autonomie kurde ». Une guerre sans merci qui a fait des centaines de victimes et de disparus, tandis que plus de 200 000 civils trouvaient refuge au Kurdistan d’Irak. Aujourd’hui, le Rojava est quasi autonome, mais dans une situation dramatique. Il accueille un demi-million de réfugiés du reste de la Syrie et ne bénéficie d’aucune aide humanitaire, la Turquie le soumettant à un embargo total. Malgré cela, les puissances qui ont concocté la conférence de Genève ont délibérément choisi d’ignorer les Kurdes.

Ils ne sont tout simplement pas invités. On leur avait proposé de s’inclure dans la délégation de la Coalition nationale syrienne, ce qu’ils ont refusé, voulant être là en tant que Kurdes.

Un déni de justice de plus à affronter pour ce peuple. Plusieurs manifestations de protestation ont eu lieu le 18 janvier au Kurdistan, en Turquie et à Chypre. Quand au Conseil suprême kurde, il l’affirme : « Il n’y aura aucune solution de la crise syrienne sans véritable représentation du peuple kurde. »